28 Aug

Faits divers

Publié par lechanoir.over-blog.net  - Catégories :  #Pitchs et extraits de nouvelles


Pitch : Souvigny. Viviane Courgis reçoit un jour la visite d'un homme qui lui remet une enveloppe. A l'intérieur, des photos...
Séoul. Jean-Pierre Courgis profite d'un dimanche tranquille seul dans sa grande maison de Séoul. Il a commandé du poisson et le livreur est devant sa porte. Tous deux se dirigent vers le garage où se trouve le congélateur. Jean-Pierre ouvre le bac... et horrifié, fait une découverte macabre !
Comment ce corps a pu se retrouver là ? Qui a pu commettre un meurtre aussi atroce ? Pour la police, les suspects sont tout désignés !...


Extraits :

 

L’enveloppe était posée sur la table depuis que l’homme l’avait laissée. Dans un premier temps, Viviane n’avait pas souhaité voir ce qu’elle contenait. Elle avait écouté, impassible, le compte rendu de son interlocuteur, puis celui-ci avait pris congés. Désormais, elle n’aurait plus besoin de ses services.

Comme chaque premier lundi du mois depuis plus de dix ans, Viviane Courgis faisait le grand ménage dans sa maison. Les mains gantées dans l’eau de l’évier, elle frottait méthodiquement chaque couvert, récurait chaque casserole, chaque poêle, épongeait et rinçait chaque assiette. Une fois la vaisselle essuyée et rangée, elle avait attrapé son aspirateur et entrepris de le passer dans le moindre recoin de chacune des pièces. Elle s’était ensuite attaquée au carrelage et aux vitres puis aux étagères et aux meubles. Trois heures plus tard, la maison était rutilante. Et cela n’avait rien d’inhabituel car Viviane Courgis était une vraie petite femme au foyer modèle. Petite, car elle ne devait pas mesurer plus d’un mètre soixante et modèle car elle était entièrement dévouée à la tenue de sa maison et à son mari. Pourtant quelque chose avait changé chez Viviane Courgis : son regard. Son regard n’était plus le même.

Elle était là, assise à la table de la cuisine, tirant sur sa cigarette, la première depuis des années, son regard fixant l’horizon, loin, très loin des réponses qu’elle avait cherchées et qui l’attendaient juste sous ses yeux. Lorsque les cendres atteignirent le filtre, elle écrasa soigneusement sa cigarette dans le cendrier, pris le coupe papier posé juste à côté et découpa délicatement le rabat de l’enveloppe. Toutes les réponses étaient là et dans quelques secondes elle aurait même les images de ce qu’elle avait toujours refusé de croire.

Pourtant c’est sans aucune réaction que Viviane Courgis découvrit les photos de cette femme et de son mari...

 

(…)

 

En sortant de la clinique, Viviane avait pris sa décision concernant cette vie qui était en elle. La chambre était des plus classique. Un lit double, deux tables de nuit, un petit réfrigérateur, une télévision accrochée en hauteur et une porte donnant sur une petite salle de bain. Les lumières du néon courant au dessus de l’édredon éclairaient le centre de la pièce d’une forte lueur blanche, comme une aura de lumière conférant à l’ensemble une impression de pureté, mais de froideur aussi. Viviane avait choisi un hôtel situé non loin de chez elle, bon marché mais confortable. Depuis qu’elle avait posé ses affaires, elle était là, allongée sur le lit, son sac par terre et un tube de cachets à moitié vide sur la table de nuit. Quelques minutes après qu’elle ait pris possession des lieux, la porte s’était ouverte et refermée avec un panneau « Ne pas déranger » pendu à la poignée. Tentait-elle de trouver le courage, se disait-elle qu’il fallait qu’elle le fasse ? Toujours est-il qu’elle resta ainsi dans un état semi comateux, des heures durant, sans bouger, les bras le long du corps. Peut-être attendait-elle un signe, une aide, mais rien ni personne ne vint ce soir là. Elle se sentait seule... Puis soudain, elle se redressa, les yeux révulsés, comme possédée ses mains passèrent sous sa robe, accrochèrent le haut de sa culotte qui glissa le long de ses jambes pour finalement atterrir de l’autre côté du lit, puis sa jupe se releva. Elle était maintenant à moitié nue, son pubis offert à la lumière du néon. Enfin, elle écarta les jambes et un objet extrait de son sac, de forme cylindrique pareil à une grande tige, longue et fine, s’approcha de ses lèvres. L’aiguille à tricoter pénétra délicatement dans son col et elle ferma les yeux au moment où sa main la planta violemment au plus profond de son vagin. Son visage était convulsé et ses yeux en pleurs quand son bras réitéra ce geste plusieurs fois d’affilée avec le même acharnement et toujours plus de force. Recroquevillée sur elle-même dans des draps baignés de son sang, le visage enfoncé dans l’oreiller trempé de ses larmes et de sa transpiration, elle tenta d’étouffer du mieux qu’elle put les cris de douleur qu’elle ne parvenait à retenir dans son ventre. Et son bras frappa presque mécaniquement, encore et encore jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, jusqu'à ce que la souffrance soit plus forte, et qu’elle perde connaissance.

 

(…)